Suppression de postes au CAMSP – CMPP : Le recteur voit rouge !

Depuis l’annonce de la suppression de 2 postes au CAMSP et au CMPP, les personnels de ces structures se sont mobilisés pour tenter de faire fléchir l’administration. Une pétition et des interventions auprès d’élus ont, notamment,  permis de maintenir une pression certaine sur les représentants locaux de l’Education nationale.
Le 16 juin, un article de journal (à télécharger ici), pourtant peu revendicatif et qui se situe, de fait, sur l’acceptation critique de la situation, a, semble-t-il,  fait déborder le vase de la patience rectorale.
Notre recteur, piqué au vif, a donc saisi sa plume (qui n’en menait assurément pas large) et s’est fendu d’un courrier incendiaire adressé au préfet (à télécharger ici), avec copie à l’IA, à l’ARS et à l’ADPEP.
A n’en pas douter, le préfet étant le représentant de l’Etat et donc en accord avec les décisions du recteur qui lui-même ne fait qu’appliquer les décisions du ministère de l’EN, le destinataire réel était bien l’ADPEP et surtout, les personnels qui y travaillent.

Que retenir de ce courrier ? (du plus important au plus futile…)
-    Tout d’abord, et principalement, que le recteur reconnaît la résistance de la population et des personnels à ces fermetures.
Qu’il s’exprime par le biais d’une pétition (3000 signatures pour une ville comme Ajaccio, ce n’est pas rien !) ou par la voix d’élus (et ce n’est pas rien non plus), le rejet de ces suppressions est unanime et massif. Ce qu’il nomme « des voies multiples de récriminations » n’est que l’expression démocratique d’un refus catégorique d’une décision qui conduira dans de nombreux cas à une non prise en compte du handicap ou de la difficulté scolaire, à un moment où le ministère  procède à un démantèlement des Réseaux d’Aide Spécialisé tout en généralisant l’accueil des élèves handicapés dans les classes ordinaires.

-    Il faut noter aussi que le recteur affirme que le poste de RASED de St-Jean n’est pas supprimé . C’est pourtant ce qu’il aurait lui-même annoncé quand il a été interrogé sur la possibilité de transférer ce poste au CMPP.
Quoi qu’il en soit, nous nous réjouissons de savoir que ce poste est maintenu ; d’autant plus qu’après être apparu comme « non pourvu » au résultat du mouvement principal, il avait disparu de la liste des postes vacants pour le deuxième mouvement...
Merci Monsieur le Recteur de nous rassurer sur ce point-là !

-    Nous apprenons que depuis 2005, le rectorat « outrepasse le cadre légal » en mettant des enseignants à disposition du CMPP et du CAMSP. Apparemment ce cadre légal n’est pas très… cadré puisque (à titre d’exemple) nous avons déniché (sans chercher trop longtemps d’ailleurs) un appel à candidature de l’IA des Côtes d’Armor pour un « poste d’enseignant au CMPP » pour le mouvement 2009 (à télécharger ici). Cela fait beaucoup de monde qui ne respectait ou ne connaissait pas ce cadre (ou alors, on leur aura menti et ils auraient agi à l’insu de leur plein gré !)
-    Plus fort !… Notre recteur aurait bien volontiers continué à faire la nique au « cadre légal » puisqu’il « avait pensé pouvoir maintenir l’année prochaine les deux dernières mises à disposition… » mais la faiblesse des moyens qu’on lui accorde le contraint à les supprimer ! Bref, ce serait le misérabilisme ambiant qui l’obligerait à respecter la loi ! Belle leçon de moralité républicaine ! A notre avis, on nous prendrait pour des c… que ça ne nous étonnerait pas !

-    Nous nous demandons comment on peut prendre des mesures de non fermetures dans des villages où des agitations non fondées ont lieu. Si ces agitations ne sont pas fondées c’est qu’il n’y avait pas de mesure de fermeture prévue… alors, pourquoi prendre une mesure de non fermeture ?
-    Le recteur a, semble-t-il, réagi au quart de tour après la parution de l’article de journal, ce qui nous permet d’affirmer qu’il ne souffre pas de procrastination, (ça, c’est fait, on l’a casé !)
-    Pour conclure (c’est petit mais on assume !), c’est sans condition que le recteur grève le futur du CMPP, cela ne l’empêche pas de s’emmêler parfois les pinceaux quand il doit  choisir entre futur et conditionnel !

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